mardi 28 janvier 2014

En haut de l'arbre, Zachée et un touriste coréen...


(Voici le texte qui a servi de prédication lors du culte des jeunes à St-Sulpice le dimanche 26 janvier. Peut-être devrais-je dire qu'il s'agit simplement du "script", car il perd son côté vivant quand il est lu sans être joué. La suite de l'histoire est en préparation pour le culte du 22 février à Môtiers et du 23 février à La Côte-aux-Fées. Je m'y déguiserai un peu autrement.)


Luc 19,1-10
1Après être entré dans Jéricho, Jésus traversait la ville. 2Il y avait là un homme appelé Zachée ; c'était le chef des collecteurs d'impôts et il était riche. 3Il cherchait à voir qui était Jésus, mais comme il était de petite taille, il ne pouvait pas y parvenir à cause de la foule. 4Il courut alors en avant et grimpa sur un arbre, un sycomore, pour voir Jésus qui devait passer par là. 5Quand Jésus arriva à cet endroit, il leva les yeux et dit à Zachée : « Dépêche-toi de descendre, Zachée, car il faut que je loge chez toi aujourd'hui. » 6Zachée se dépêcha de descendre et le reçut avec joie. 7En voyant cela, tous critiquaient Jésus ; ils disaient : « Cet homme est allé loger chez un pécheur ! » 8Zachée, debout devant le Seigneur, lui dit : « Écoute, Maître, je vais donner la moitié de mes biens aux pauvres, et si j'ai pris trop d'argent à quelqu'un, je vais lui rendre quatre fois autant. » 9Jésus lui dit : « Aujourd'hui, le salut est entré dans cette maison, parce que tu es, toi aussi, un descendant d'Abraham. 10Car le Fils de l'homme est venu chercher et sauver ceux qui étaient perdus. »

Narrateur : Le lendemain, dans la même ville, un touriste coréen écrit ses impressions de voyage.
(Entrée d'un touriste coréen)
Je suis là, je suis là. Ah, les chameaux ne sont pas encore prêts ? Combien ? 5 minutes ? Ben… alors, j’aurai le temps de noter ce qui s’est passé hier. Il faut que je l’écrive.
On est le troisième jour après la deuxième pleine lune, et c’est le quinzième jour de voyage en Israël.
Donc… Entrée dans la ville de Jéricho particulièrement compliquée. Notre guide-interprète avait l’air drôlement embêté par les péagers. Oui, j’ai dû prendre un guide-interprète parce que la langue qu’on parle ici, pour moi c’est de l’hébreu. Il y avait aussi un gros bouchon à cause de l’affluence des chameaux. Je me suis dit : « Chouette, s’il y a autant de monde, c’est que ça doit être un coin touristique renommé ».
Le programme du jour était : un peu de shopping d’abord – c’est quand même important – avant d’aller voir les vestiges des murailles tombées au temps de Josué.
Tout est cher ici ! La ville prélève énormément d’impôts et de taxes sur tout, mais l’installation et l’entretien de la ville sont plus que médiocres. Je me demande ce qu’ils font de tout cet argent. C’est à croire qu’ils s’en mettent plein les poches.
Notre guide-interprète nous avait promis de nous conduire à la meilleure boutique de Jéricho, mais là, la rue était inondée de gens. Impossible d’avancer sans bousculer les autres. Impossible de rester en groupe. A un moment donné, je me trouve seul. Je panique !
J’allais crier pour retrouver mon groupe, mais à ce moment-là, un grand bruit éclate dans la foule. Et tout le monde se met à bouger dans la même direction. Je ne comprends pas ce qui se passe, et je ne vois rien. Les gens d’ici sont tous plus grands que moi !
Alors, j’aperçois un arbre pas très loin. Je grimpe pour voir où est mon groupe, où est notre guide-interprète. Mais là-haut, je me trouve en face d’un autre homme, pas quelqu’un de mon groupe, mais un autochtone. Point commun : nous sommes petits tous les deux. Différence : je suis complètement désespéré, lui, il semble espérer quelque chose.
Je monte un peu plus haut que lui pour voir mieux. Tout à coup, c’est le calme. Je veux saisir l’occasion pour crier, mais, une voix me retient. Au centre de la foule, quelqu’un a levé les yeux pour s’adresser à ce petit homme. Celui-ci descend de l’arbre comme s’il tombait.
J’ai d’abord pensé qu’il s’était égaré de son groupe comme moi et qu’il avait retrouvé son guide. Mais non. Quand mon groupe s’est enfin retrouvé après une longue journée de galère, notre guide-interprète nous a raconté ce qui s’était réellement passé. L’homme que j’ai rencontré en haut de l’arbre était un homme détesté par toute la population de la ville. Notre guide-interprète l’appelait de tous les noms possibles : « pourriture », « ordure », etc. Il nous racontait tout ça, parce que selon lui, cet homme avait complètement changé d’un instant à l’autre. Si j’ai bien compris, après un dîner. Peut-être devrais-je faire plus attention à ce que je mange ici.
Bon, j’ai du mal à comprendre qu’une personne change du jour au lendemain, surtout quand il s’agit de la bonne direction. Notre guide-interprète me dit qu’il était aussi du même avis, surtout avec cet homme qu’il traitait de tous les noms. Mais il avait l’air persuadé que c’était finalement possible.
Oui ? Ah, les chameaux sont prêts à partir ! Deux secondes, et j’arrive !
Bon, je vais écrire le reste demain. Ah, je note quand même un détail pendant que j’y pense : quand j’ai retrouvé le guide-interprète hier soir, il était dans un état… Le petit homme sur l’arbre lui aurait remboursé une sacrée somme d’argent. Le guide-interprète était tout heureux. Et depuis, il nous raconte plein d’histoires concernant l’autre homme au milieu de la foule. Oui, celui qui s’est adressé au petit homme sur l’arbre. Je me demande bien qui c’est, et ce qui a bien pu se passer entre eux.
Oui, oui, j’arrive !

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